Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/245

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à la côte du nord, & la source est dans les montagnes qui règnent de l’est à l’ouest ; c’est-à-dire, dans toute la longueur de ces isles. Ces rivières arrosent un plat pays considérable, qui n’a pas été sans doute inondé de la mer. L’autre côté des montagnes, qui regarde vers le sud, où la mer bat plus furieusement & imprime des traces de submersion, verse dans les trois isles plusieurs belles rivières, quelques-unes même assez considérables pour recevoir les plus grands vaisseaux.

Ces observations, qui paroissent prouver que la mer a détaché les Antilles du continent, sont fortifiées par des observations d’un autre genre, mais aussi décisives en faveur de cette conjecture. Tabago, la Marguerite, la Trinité, les isles les plus voisines de la terre ferme, produisent comme elle des arbres mous, du cacao sauvage. Ces espèces ne se retrouvent plus, du moins en quantité, dans les isles qui vont au nord. On n’y voit que des bois durs. Cuba, située à l’autre extrémité des Antilles, produit, comme la Floride, dont elle est peut-être détachée, du cèdre, du cyprès, l’un & l’autre très propres pour la construction des vaisseaux.