Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/250

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que la décompoſition de ce que nous appelions mauvaiſes herbes, étoit néceſſaire à la reproduction des plantes qui leur étoient utiles.

Les racines de ces plantes n’étoient jamais mal-ſaines : mais inſipides ſans préparation, elles avoient peu de goût même cuites, à moins qu’on ne les aſſaiſonnât avec du piment. Quand elles étoient mélées avec du gingembre & avec le fruit acide d’une plante allez ſemblable à notre oſeille, elles donnoient une liqueur forte, qui étoit l’unique boiſſon composée des ſauvages. Ils n’y employoient d’autre art que de les faire fermenter quelques jours dans l’eau commune, aux rayons d’un ſoleil brûlant.

Outre ces nourritures, les iſles offroient à leurs habitans une aſſez grande variété de fruits, mais fort différens des nôtres. Le plus utile étoit la banane. La racine du bananier eſt tubéreuſe, garnie de chevelu. Sa tige tendre & molle a ſept pieds dans ſa plus grande hauteur & huit pouces de diamètre : elle eſt composée de pluſieurs tuniques ou gaines concentriques, aſſez épaiſſes, terminées chacune par une pétiole ferme, creusée