Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/317

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tréſors ſur une mer pour ainſi dire intacte & neuve, que dans celle qui étoit au pillage depuis ſi long-tems. Les Anglois, les François, les bandes même particulières des deux nations, formèrent ſans s’être concertés, ce plan, à la même époque. Quatre mille hommes prirent la route de cette partie du nouvel hémiſphère. Les uns ſe rendirent par la terre ferme, les autres par le détroit de Magellan ; au terme de leurs eſpérances. Si leur intrépide férocité avoit été dirigée par un homme habile & d’autorité vers un but unique, cette importante colonie étoit perdue pour l’Eſpagne. Leur caractère s’oppoſoit invinciblement à une union ſi rare. Ils formèrent toujours pluſieurs corps séparés, & quelquefois juſqu’à dix ou douze qui ſe quittoient & ſe rapprochoient au moindre caprice. Grognier, Lécuyer, Picard, le Sage étoient les plus accrédités parmi les François ; & chez les Anglois, David, Suams, Pitre, Wilner & Touſlé.

Ceux de ces aventuriers qui étoient paſſés dans la mer du Sud par le détroit de Darien, ſe jetèrent en arrivant dans les premiers bateaux qu’ils trouvèrent ſur la côte. Leurs