Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/318

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camarades venus ſur leurs propres bâtimens, n’étoient guère mieux équipés. Dans cet état de foibleſſe, ils repouſſèrent, ils coulèrent à fond ou ils prirent tous les vaiſſeaux qu’on arma contre eux. Alors s’arrêta la navigation des Eſpagnols. Pour avoir des vivres, il fallut aborder la côte ; il fallut marcher au pillage des villes ou le butin étoit enfermé. On ſurprit ou l’on força Seppo, Pueblo-Nuevo, Léon, Reuſejo, Pueblo-Viego, Chiriquita, Eſparza, Grenade, Villia, Nicoya, Tecoantepec, Mucmeluna, Chulutequa, la Nouvelle-Ségovie, & Guayaquil plus conſidérable que les autres villes.

Grognier revenoit d’une de ces expéditions rapides. Un défilé qu’il devoit paſſer étoit occupé par des bataillons retranchés qui offroient de ne pas troubler ſa retraite, s’il conſentoit à relâcher les priſonniers qu’il avoit faits. Mes priſonniers, dit-il, il faut couper leurs chaînes à coup de ſabre : quant au paſſage, mon épée me l’ouvrira. Cette réponſe lui valut une victoire, & il continua paiſiblement ſa marche.

L’épouvante étoit générale dans l’empire. L’approche des Flibuſtiers, la crainte ſeule