Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/369

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les uns ni d’écarter les autres. Tout le zèle pour la défenſe commune ſe bornoit à des ſubſides immenſes. On paroiſſoit ignorer que le lâche eſt plutôt prêt que le brave à ouvrir ſa bourſe pour éloigner le péril ; & que dans la criſe où l’on ſe trouvoit, il ne s’agiſſoit pas de ſavoir qui paieroit, mais qui combattroit.

Les François, de leur côté, furent éblouis de quelques ſuccès qui ne décidoient de rien. Prenant l’étourdiſſement de leur ennemi pour une démonſtration de ſa foibleſſe, ils s’engagèrent plus que leur ſituation ne le permettoit, dans les troubles qui commençoient à diviſer l’Allemagne.

Un ſyſtême qui devoit les couvrir de honte s’il ne réuſſiſſoit pas, & ruiner leur puiſſance s’il réuſſiſſoit, leur tourna la tête. Leur frivolité leur fit oublier, que quelques mois auparavant ils avoient applaudi au politique lumineux & ferme, qui, pour écarter une guerre de ſorte que quelques miniſtres vouloient commencer en déſeſpérant de ſoutenir la guerre de mer, avoit dit avec la chaleur & l’aſſurance du génie ; Meſſieurs, partons tous tant que nous ſommes