Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/370

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dans le conſeil, & la torche à la main, allons brûler nos vaiſſeaux, s’ils ne ſervent qu’à nous faire inſulter & non à nous défendre. Cet aveuglement politique les jeta dans des précipices. Aux erreurs du cabinet, ils ajoutèrent des fautes militaires. Les intrigues de cour préſidèrent à la conduite des armées. Un changement continuel de généraux entraîna une ſuite de diſgrâces. Ce peuple léger & ſuperficiel ne vit pas qu’en ſuppoſant, ce qui étoit impoſſible, que tous ceux qu’il chargeoit ſucceſſivement de diriger les opérations guerrières euſſent du talent, ils ne pouvoient pas lutter avec avantage contre un homme de génie, éclairé par un homme ſupérieur. Ses malheurs ne changèrent rien à ſa conduite. Les révolutions de généraux ne finirent point.

Pendant que les François prenoient ainſi le change, le peuple Anglois paſſant du découragement à la fureur, proſcrivoit un miniſtère juſtement décrié, & plaçoit à la tête des affaires un homme également ennemi des réſolutions foibles, de la prérogative royale & de la France. Quoique ce choix fut l’ouvrage de cet eſprit de parti qui