Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/379

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à la veille d’être écrasée par les bombes, capitula le 9 de février. La colonie entière ſuivit cet exemple le 13. On doit préſumer que la proſpérité de la Guadeloupe ſous la domination Angloiſe, influa beaucoup dans une réſolution qui pouvoit & devoit être plus tardive. La Grenade & les autres iſles du vent, ou Françoiſes, ou quoique neutres, peuplées de François, ne firent pas acheter leur ſoumiſſion d’un coup de canon.

Saint-Domingue même, la ſeule poſſeſſion qui reſtât à la France dans le grand archipel de l’Amérique, étoit menacé du joug Anglois. Sa perte ne paroiſſoit pas éloignée. Quand il n’auroit pas été public que c’étoit la première proie que la Grande-Bretagne vouloit dévorer, pouvoit-on douter qu’elle dut échapper à ſon avidité ? Une puiſſance ſi ambitieuſe auroit-elle borné d’elle-même le cours de ſes proſpérités, juſqu’à renoncer à une conquête qui devoit y mettre le comble ? Cet événement n’étoit pas un problème. Tout le monde ſavoit que la colonie ſans défenſe au-dedans & au-dehors, étoit hors d’état de faire la moindre réſiſtance. Elle-même étoit ſi convaincue de ſon impuiſ-