Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/388

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’elle eſt favorisée par la conſtitution nationale ; elle ne peut ceſſer que par une invaſion ſubite.

Il n’y avoit qu’une confédération générale qui pût rétablir l’équilibre : mais M. Pitt en ſentoit l’impoſſibilité. Il connoiſſoit les chaînes de la Hollande, la pauvreté de la Suède & du Danemarck, l’inexpérience des Ruſſes, l’indifférence de pluſieurs de ces puiſſances pour les intérêts de la France, la terreur que les forces de l’Angleterre avoient inſpirée à toutes, la défiance où elles étoient les unes des autres, & la crainte que chacune en particulier devoir avoir, d’être opprimée avant d’être ſecourue.

L’Eſpagne étoit dans une poſition particulière. Le feu qui dévoroit les colonies Françoiſes, & qui s’étendoit tous les jours, pouvoit aisément gagner les ſiennes. Soit que cette couronne ne vît pas le danger qui la menaçoit, ſoit qu’elle ne le voulût pas voir, elle porta ſon indolence ordinaire ſur ces grands événemens. Enfin, elle changea de maître ; & en changeant de maître, elle changea de ſyſtême. Dom