Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/389

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Carlos voulut travailler à éteindre l’incendie. Il arrivoit trop tard. Ses démarches furent reçues avec une fierté dédaigneuſe.

M. Pitt, qui avoit mûrement pesé ce qu’il pouvoit, répondit à toutes les propoſitions qu’on lui faiſoit : Je les écouterai, quand vous aurez emporté, l’épée à la main, la tour de Londres. Ce ton pouvoit révolter, mais il impoſoit.

Telle étoit la ſituation des affaires, lorſque la cour de France crut devoir faire des ouvertures de paix à celle d’Angleterre. Dans l’une & l’autre cour, on craignoit les répugnances de M. Pitt, & l’on ne ſe trompoit pas. Il conſentit à ouvrir une négociation : mais l’événement prouva, comme les vrais politiques l’avoient prévu, que c’étoit ſans intention de la ſuivre. Ses vues étoient d’acquérir aſſez de preuves des engagemens des deux branches de la maiſon de Bourbon contre la Grande-Bretagne, pour en convaincre ſa nation. Dès qu’il eut fait les découvertes dont il croyoit avoir beſoin, il rompit les conférences, & propoſa de déclarer la guerre à l’Eſpagne. La ſupériorité des forces maritimes de l’An-