Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/407

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l’inſensé, ſont ſi ſouvent exaucés ou ſecondés par la fatalité !

Quand la guerre a fait tant de mal que ne parcourt-elle toute la carrière des calamités, pour arriver enfin aux limites du bien ? Mais que produiſit le dernier embrâſement, l’un de ceux qui aient le plus affligé l’eſpèce humaine ? Il ravagea les quatre parties du monde ; il coûta à l’Europe ſeule plus d’un million de ſes habitans. Les hommes qui n’en furent pas les victimes gémiſſent, & leur poſtérité gémira long-tems, ſous le poids des impôts énormes dont il fut la ſource. La nation même que la victoire ſuivit par-tout, trouva ſa ruine dans ſes triomphes. Sa dette publique qui, au commencement des troubles, ne paſſoit pas 1 617 087 060 livres, s’élevoit à la concluſion de la paix à 3 330 000 000 livres, pour leſquelles il lui falloit payer un intérêt de 111 577 490 livres.

Mais c’eſt allez parler de guerre. Il eſt tems de voir par quels moyens les nations qui ſe font partagé le grand archipel de