Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/59

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ſur le Bréſil. Ils n’avoient affaire qu’à une nation auſſi petite que la leur, qui, à leur exemple, devoit bientôt ſecouer le joug de l’Eſpagne, mais en gardant celui de la royauté.

Toutes les hiſtoires ſont pleines des actes de tyrannie & de cruauté qui ſoulevèrent les Pays-Bas contre Philippe II. Les provinces les plus riches, furent retenues ou ramenées ſous un ſceptre de fer : mais les plus pauvres, celles qui étoient comme ſubmergées, réuſſirent par des efforts plus qu’humains à aſſurer leur indépendance. Lorſque leur liberté fut ſolidement établie, elles allèrent attaquer leur ennemi ſur les mers les plus éloignées, dans l’Inde, dans le Gange, juſques aux Moluques, qui faiſoient partie de la domination Eſpagnole, depuis qu’elle comptoit le Portugal au nombre de ſes poſſeſſions. La trêve de 1609 donna à cette entreprenante & heureuſe république, le tems de mûrir ſes nouveaux projets. Ils éclatèrent en 1621, par la création d’une compagnie des Indes Occidentales, dont on eſpéra les mêmes ſuccès dans l’Afrique & dans l’Amérique, compriſes dans ſon privilège, qu’avoit eus en Aſie celle des Indes Orien-