Il faut donner en Afrique le double de ces marchandiſes. Ainſi les colonies d’Amérique, où ſe conclut le dernier marché des nous, ſont obligées de ſupporter ces diverſes augmentations, & par conséquent de payer quatre fois plus qu’elles ne payoient autrefois.
Cependant, le propriétaire éloigné qui vend ſon eſclave, reçoit moins de marchandiſes que n’en recevoit, il y a cinquante ans, celui qui vendoit le ſien au voiſinage de la côte. Les profits des mains intermédiaires ; les frais de voyage ; les droits, quelquefois de trois pour cent qu’il faut payer aux ſouverains chez qui l’on paſſe, abſorbent la différence de la ſomme que reçoit le premier propriétaire, à celle que paie le marchand Européen. Ces frais groſſiſſent tous les jours, par l’éloignement des lieux où il reſte encore des eſclaves à vendre. Plus ce premier marché ſera reculé, plus les difficultés du voyage ſeront grandes. Elles deviendront telles, que de ce que le marchand Européen pourra donner, il reſtera ſi peu à offrir au premier vendeur, qu’il préférera de garder ſon eſclave. Alors, la traite ces-