Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/142

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Un peu plus loin eſt Portonove. Le commerce, établi ailleurs ſur les rivages de la mer, s’y fait à ſept lieues dans les terres. Cet inconvénient le fît languir long-tems : mais actuellement il eſt fort conſidérable. La paſſion pour le tabac du Bréſil, qui eſt encore plus vive dans cet endroit que ſur le reſte de la côte, donne aux Portugais une grande ſupériorité. C’eſt du rebut de ſes cargaiſons que l’Anglois & le François ſont réduits à former les leurs.

Badagry n’eſt qu’à trois lieues de Porto-nove. On y mène beaucoup d’eſclaves. Dans le tems que toutes les nations y étoient reçues, les navigateurs ne faiſoient leurs ventes & leurs achats que l’une après l’autre. Depuis que les Anglois & les Hollandois en ſont éloignés, il eſt permis aux François & aux Portugais de traiter en concurrence, parce que leurs marchandiſes ſont très-différentes. C’eſt le lieu de la côte le plus fréquenté par les armateurs François.

Ahoni, séparé de Badagry par un eſpace de quatorze à quinze lieues, eſt ſitué dans les iſles de Curamo, ſur une rade difficile, marécageuſe & mal-ſaine. Ce marché eſt prin-