Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/159

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que pour ſigne de valeur une petite pièce d’étoffe de paille de dix-huit pouces de long ſur douze de large, qui repréſente cinq de nos ſols.

XX. Quels ſont les peuples qui achètent les eſclaves.

Les nations Européennes ont cru qu’il étoit dans l’utilité de leur commerce d’avoir des établiſſemens dans l’Afrique Occidentale. Les Portugais qui, ſelon l’opinion commune, y étoient arrivés les premiers, firent long-tems ſans concurrence le commerce des eſclaves, parce que ſeuls ils avoient formé des cultures en Amérique. Des circonſtances malheureuſes les fournirent à l’Eſpagne, & ils furent attaqués dans toutes les parties du monde par le Hollandois qui avoit brisé les fers ſous leſquels il gémiſſoit. Les nouveaux républicains triomphèrent ſans de grands efforts d’un peuple aſſervi, & plus facilement qu’ailleurs en Guinée, où l’on n’avoit préparé aucun moyen de défenſe. Mais auſſi-tôt que Liſbonne eut recouvré ſon indépendance, elle voulut reconquérir les poſſeſſions dont on l’avoit dépouillée durant ſon eſclavage. Les ſuccès qu’elle eut dans le Bréſil enhardirent ſes navigateurs à tourner leurs voiles vers l’Afrique. S’ils ne