Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/166

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mateur s’y conduit de la manière qu’il juge la plus convenable à ſes intérêts, ſans gêne & ſans protection particulière. Comme la concurrence eſt plus grande dans ces ports que dans les autres, les navigateurs de la nation, s’en ſont éloignés peu-à-peu ; & à peine traitent-ils annuellement deux mille eſclaves dans des marchés où autrefois ils en achetoient douze ou quinze mille.

On ne peut guère douter que les François n’aient paru avant leurs rivaux ſur ces plages ſauvages : mais ils les perdirent entièrement de vue. Ce ne fut qu’en 1621 qu’ils recommencèrent à y faire voir leur pavillon. L’établiſſement qu’ils formèrent, à cette époque, dans le Sénégal dut en 1678 quelque accroiſſement à la terreur qu’imprimoient alors les armes victorieuſes de Louis XIV. Ce commencement de puiſſance devint la proie d’un ennemi redoutable ſous le règne de ſon ſucceſſeur. D’autres comptoirs, élevés ſucceſſivement & devenus inutiles dans les mains du monopole, avoient déjà été abandonnés. Auſſi, faute de loges, la traite de cette nation a-t-elle toujours été inſuffiſante pour ſes riches colonies. Elle