Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/173

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à la diſtinction de grande & de petite route. La petite route eſt la plus directe & la plus courte. Elle n’a pas plus de dix-huit cens lieues, juſques aux ports les plus éloignés où ſe trouvent les eſclaves. Trente-cinq ou quarante jours ſuffiſent pour la faire, depuis le commencement de ſeptembre juſqu’à la fin de novembre ; parce que depuis le moment du départ juſqu’au terme, on trouve les vents & les courans favorables. Il eſt même poſſible de la tenter en décembre, janvier & février, mais avec moins de sûreté & de ſuccès.

Ces parages ne ſont plus praticables depuis le commencement de mars juſqu’à la fin d’août. On auroit à lutter continuellement contre des courans violens qui portent au Nord, & contre le vent du ſud-eſt qui eſt régulier. L’expérience a appris que dans cette ſaiſon il falloit s’éloigner des côtes, gagner la pleine mer, naviguer vers le Sud juſque par les vingt-ſix ou vingt-huit degrés entre l’Afrique & le Bréſil, & ſe rapprocher enſuite de la Guinée, pour atterrer cent cinquante ou deux cens lieues au vent du port où l’on veut aborder. Cette route eſt