Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/213

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clamé dans l’année. Ces communautés ou corps municipaux proſpérèrent, en raiſon de leur poſition, de leur population, de leur induſtrie.

Tandis que la condition des hommes réputés libres s’amélioroit ſi heureuſement, celle des eſclaves reſtoit toujours la même, c’eſt-à-dire la plus déplorable qu’il fût poſſible d’imaginer. Ces malheureux appartenoient ſi entièrement à leur maître, qu’il les vendoit ou les échangeoit ſelon ſes déſirs. Toute propriété leur étoit refusée, même de ce qu’ils épargnoient, lorſqu’on leur aſſignoit une ſomme fixe pour leur ſubſiſtance. On les mettoit à la torture pour la moindre faute. Ils pouvoient être punis de mort, ſans l’intervention du magiſtrat. Le mariage leur fut long-tems interdit : les liaiſons entre les deux ſexes étoient illégales ; on les ſouffroit, on les encourageoit même : mais elles n’étoient pas honorées de la bénédiction nuptiale. Les enfans n’avoient pas d’autre condition que celle de leur père : ils naiſſoient, ils vivoient, ils mouroient dans la ſervitude. Dans la plupart des cours de juſtice, leur témoignage n’étoit pas reçu