Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/212

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glans & interminables qu’ils avoient avec les papes & avec leurs vaſſaux, ſe trouvoient trop heureux de vendre des privilèges que leur poſition ne leur permettoit pas de refuſer. Il y eut même des princes aſſez ſages pour ſacrifier la partie de leur autorité que la fermentation des eſprits leur fît prévoir qu’ils ne tarderoient pas à perdre. Pluſieurs de ces villes reſtèrent iſolés. Un plus grand nombre unirent leurs intérêts. Toutes formèrent des ſociétés politiques gouvernées par des loix que les citoyens eux-mêmes avoient dictées.

Le ſuccès, dont cette révolution dans le gouvernement fut ſuivie, frappa les nations voiſines. Cependant, comme les rois & les barons qui les opprimoient n’étoient pas forcés par les circonſtances de renoncer à leur ſouveraineté, ils ſe contentèrent d’accorder aux villes de leur dépendance des immunités précieuſes & conſidérables. Elles furent autorisées à s’entourer de murs, à prendre les armes, à ne payer qu’un tribut régulier & modéré. La liberté étoit ſi eſſentielle à leur conſtitution, qu’un ſerf qui s’y réfugioit devenoit citoyen, s’il n’étoit ré-