Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/240

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En attendant cette révolution, les nègres gémiſſent ſous le joug des travaux, dont la peinture ne peut que nous intéreſſer de plus en plus à leur deſtinée.

XXV. Les terres de l’archipel Américain ont été cultivées juſqu’ici avec négligence.

Le ſol des iſles de l’Amérique a très-peu de rapport avec le nôtre. Ses productions ſont très-différentes, ainſi que la manière de les cultiver. À l’exception de quelques graines potagères, on n’y enſemence rien, tout s’y plante.

Comme le tabac fut la première production dont on s’occupa, que ſes racines ne prennent point de profondeur, & que la moindre écorchure la fait périr, on n’employa qu’un ſimple grattoir pour préparer les terres qui devoient la recevoir, & pour extirper les mauvaiſes herbes qui l’auroient étouffée. Cet uſage dure encore.

Lorſqu’on s’éleva à des cultures qui exigeoient plus de façons, & qui étoient moins délicates, on eut recours à la houe pour labourer & pour ſarcler : mais elle ne fut pas employée ſur tout l’eſpace qui devoit être mis en valeur. On ſe contenta de creuſer un trou pour placer la plante.

L’inégalité du terrein, le plus commu-