Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/241

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nément rempli de coteaux, donna vraiſemblablement naiſſance à cet uſage. On put craindre que des pluies, qui tombent toujours en torrens, ne ruinâſſent par des ravines, les terres remuées. L’indolence & le défaut des moyens, dans les premiers tems, étendirent cette pratique aux plaines les plus unies, & l’habitude la conſacra. Perſonne ne ſongeoit à s’en écarter. Enfin quelques colons, aſſez hardis pour s’élever au-deſſus du préjugé, ont imaginé de ſe ſervir de la charrue ; & il eſt vraiſemblable que cette méthode deviendra générale par-tout où elle ſera praticable. Il n’eſt rien qui ne porte à le déſirer & à l’eſpérer.

Toutes les terres des iſles étoient vierges, lorſque les Européens entreprirent de les défricher. Les premières occupées donnent depuis long-tems moins de productions qu’on n’en retiroit au commencement. Celles qu’on a miſes ſucceſſivement en valeur, participent de cet épuiſement plus ou moins, en raiſon de l’époque de leur défrichement. Quelle qu’ait été leur fertilité dans l’origine, toutes la perdent avec le tems ; & bientôt elles ceſſeront de répondre aux travaux des cultiva-