Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/247

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de ce que portent les nôtres, & font la moitié moins de chemin.

Le pas des chevaux n’eſt pas ſi lent. Ils ont conſervé quelque choſe de la viteſſe, du feu, de la docilité des chevaux Andalous, dont ils tirent leur origine : mais leurs forces ne répondent pas à leur ardeur. On eſt réduit à les multiplier beaucoup, pour en tirer le ſervice qu’un petit nombre rendroit en Europe. Il faut en atteler trois ou quatre aux voitures extrêmement légères, dont les habitans aisés ſe ſervent pour des courſes, qu’ils appellent des voyages, & qui ne ſeroient chez nous que des promenades.

On auroit empêché, retardé ou diminué la dégradation des animaux aux iſles, ſi on eût eu l’attention de les renouveler par des races étrangères. Des étalons, venus des contrées plus froides ou plus chaudes, auroient corrigé à un certain point l’influence de la température, de la nourriture, de l’éducation. Avec les femelles du pays, ils auroient produit de nouvelles races d’autant meilleures, qu’ils ſeroient partis d’un climat plus différent de celui où ils auroient été portés.