Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/277

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Ce ſirop eſt encore plus utile, par le ſecret qu’on a trouvé de le convertir en le diſtillant, en une eau-de-vie que les Anglois appellent rum, & les François taffia. Cette opération, très-ſimple, ſe fait en mêlant un tiers de ſirop avec deux tiers d’eau. Lorſque ces deux ſubſtances ont ſuffiſamment fermenté, ce qui arrive ordinairement au bout de douze ou quinze jours, elles ſont miſes dans un alambic bien net où la diſtillation ſe fait à l’ordinaire. La liqueur qu’on en retire eſt égale à la quantité de ſirop qui a été employée.

Telle eſt la méthode à laquelle, après beaucoup d’expériences & de variations, toutes les iſles ſe ſont généralement arrêtées pour la culture du ſucre. Elle eſt bonne ſans doute : mais peut-être n’eſt-elle pas arrivée au degré de perfection dont elle eſt ſuſceptible. On peut conjecturer que, ſi au lieu de planter les cannes en de grands champs d’une ſeule pièce, on diſtribuoit un terrein par diviſion de dix toiſes, laiſſant entre deux diviſions plantées une diviſion d’intervalle ſans culture, il en réſulteroit de grands avantages. Dans la pratique actuelle, il n’y a que les