Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/314

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une pauvreté affreuſe. Elles fourniſſent en tems de guerre environ deux cens hommes que l’eſprit de rapine attire indiſtinctement dans les colonies où l’on arme des vaiſſeaux corſaires. Les habitans de Porto-Rico n’ont pas les mêmes inclinations.

V. Conquête de Porto-Rico par les Eſpagnols.

Quoique cette iſle eût été découverte & reconnue en 1493 Par Colomb, elle n’attira l’attention des Eſpagnols qu’en 1509 ; & ce fut l’appât de l’or qui les y fit paſſer de Saint-Domingue, ſous les ordres de Ponce de Léon. Cette nouvelle conquête devoit leur coûter.

Perſonne n’ignore que l’uſage des armes empoiſonnées, remonte aux ſiècles les plus reculés. Il précéda dans la plupart des contrées, l’invention du fer. Lorſque les dards armés de pierres, d’os, d’arêtes ſe trouvèrent des armes trop foibles pour repouſſer les bêtes féroces, on eut recours à un ſuc mortel. Ce poiſon imaginé d’abord pour la chaſſe, ſervit depuis aux guerres des peuples, ou conquérans, ou ſauvages. L’ambition & la vengeance ne connoiſſent des bornes dans leurs excès, qu’après avoir noyé durant des ſiècles des nations entières dans