Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/327

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rares ſont devenues & deviendront communes. C’eſt ce penchant que la cour de Madrid devroit employer, ſinon par humanité, du moins par l’eſpoir des avantages politiques qu’elle pourroit s’en promettre.

On pourroit, on devroit peut-être aller plus loin. Que l’Eſpagne déclare Porto-Rico une iſle neutre, & que cette neutralité ſoit reconnue par toutes les puiſſances qui ont des poſſeſſions en Amérique : que les terreins qui ne ſont pas encore en valeur y ſoient accordés aux hommes entreprenans de toutes les nations qui auront des fonds ſuffiſans pour établir des cultures : que pendant cinquante ans ou plus, les perſonnes, les terres, les productions ſoient exemptes de toute impoſition : que les rades ſoient indifféremment ouvertes à tous les navigateurs, ſans douanes, ſans gênes, ſans formalités : qu’il n’y ait que les troupes néceſſaires pour la police, & que ces troupes ſoient étrangères : qu’on trace un code de loix très-ſimples, convenables à un état agricole ou commerçant : que ce ſoient les citoyens eux-mêmes qui ſoient magiſtrats ou qui les choiſiſſent : que la propriété, cette