Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/358

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Pour rentrer dans notre ſujet, ſelon le dénombrement de 1774, l’iſle de Cuba compte cent ſoixante & onze mille ſix cens vingt-huit perſonnes, dont vingt-huit mille ſept cens ſoixante-ſix ſeulement ſont eſclaves. La population doit être même un peu plus conſidérable, parce que la crainte bien fondée de quelque nouvel impôt, a dû empêcher l’exactitude dans les déclarations.

On ne trouve guère d’autres arts dans l’iſle que ceux de néceſſité première. Ils ſont entre les mains des mulâtres ou des noirs libres & très-imparfaits. La ſeule menuiſerie y a été portée à un degré de perfection remarquable. D’autres mulâtres, d’autres noirs font naître des ſubſiſtances. Ce ſont quelques fruits du Nouveau-Monde & quelques légumes de l’ancien : du maïs & du manioc, dont la conſommation a diminué à meſure que la liberté de la navigation a fait baiſſer le prix des farines apportées d’Eſpagne ou du Mexique, & quelquefois auſſi de l’Amérique Septentrionale : du cacao aſſez bon, mais en ſi petite quantité, qu’il en faut tirer tous les ans plus de deux mille quintaux de Caraque