Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/359

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ou de Guayaquil : de nombreux troupeaux de bœufs & ſur-tout de cochons, dont la chair a été juſqu’ici préférée généralement & le ſera toujours, à moins que les moutons qu’on vient d’introduire dans l’iſle ne la faſſent un jour négliger. Tous ces animaux errent dans des pâturages, dont chacun a quatre ou du moins deux lieues d’étendue. On y voit auſſi paître des mulets & des chevaux qu’il faudroit multiplier encore, puiſque leur nombre actuel ne diſpenſe pas d’en demander une grande quantité au continent.

Les denrées deſtinées pour l’exportation occupent le plus grand nombre des eſclaves. Depuis 1748 juſqu’en 1753, les travaux de ces malheureux ne produiſirent chaque année pour la métropole que dix-huit mille ſept cens cinquante quintaux de tabac qui valurent en Europe 1 293 570 liv. Cent ſoixante-treize mille huit cens quintaux de ſucre qui valurent 79 947 861. Quinze cens ſoixante-neuf cuirs qui valurent 138 817 livres ; & 1 064 505 livres, en or & en argent. Sur cette ſomme de 10 491 678 livres, le tabac ſeul appartenoit au gouvernement, tout le reſte étoit pour le commerce.