Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/386

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n’en eſt pas ainſi des iſles. Les puiſſances, qui ſe ſont approprié la fertilité de quelques-unes, ſuffiſent aux beſoins actuels ; & un nouveau concurrent exciteroit puiſſamment leur jalouſie. Elles l’attaqueroient enſemble ou séparément, & ne dépoſeroient pas les armes ſans l’avoir forcé de renoncer à ſes défrichemens peut-être même ſans lui avoir fait éprouver de plus grands malheurs. C’eſt à vous à juger ſi ces vues font fauſſes, ou ſi vos forces & votre courage vous permettent de braver une pareille conſpiration ». Jamais les colonies Hollandoiſes n’auront rien de ſemblable à craindre.

XV. Marche politique de la république des Provinces-Unies à ſa naiſſance.

JUSQU’À la découverte des côtes occidentales de l’Afrique, d’une route aux Indes par le cap de Bonne-Eſpérance, & ſur-tout juſqu’à la découverte de l’Amérique, les peuples de l’Europe ne ſe connoiſſoient, ne ſe viſitoient guère, que par quelques incurſions barbares, dont le pillage étoit le but, & la dévaſtation tout le fruit. À l’exception d’un petit nombre de tyrans armés, qui trouvoient dans l’oppreſſion des

foibles,