Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/398

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1769 il a été permis aux étrangers de s’établir dans cette partie de l’iſle. On y compte actuellement dix-neuf plantations qui donnent tous les ans un million peſant de ſucre brut, d’un beau blanc, mais de peu de conſiſtance, & un plus grand nombre d’habitations qui produiſent deux cens milliers de coton. Les travaux ſont dirigés par quatre-vingts familles, trente-deux Françoiſes, les autres Angloiſes, & dont la réunion forme une population blanche de trois cens cinqante-une perſonnes de tout âge & de tout ſexe. Elles n’ont que douze cens eſclaves. C’eſt trop peu pour l’étendue des cultures : mais les colons de la partie Hollandoiſe, propriétaires des meilleurs terreins de la Françoiſe, ſont dans l’uſage d’envoyer leur noirs au Nord, lorſque les travaux ſont finis au Sud. Avant 1763, il n’y avoit point eu d’autorité régulière dans ce foible & misérable établiſſement. À cette époque, on lui donna un chef qui n’a encore attiré aucun navigateur de la métropole. C’eſt toujours chez leur voiſin que les François vont chercher ce qui leur eſt néceſſaire, c’eſt à lui qu’ils livrent toujours leurs productions.