Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/399

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La colonie Hollandoiſe eſt habitée par ſix cens trente-neuf blancs & trois mille cinq cens dix-huit noirs, occupés à exploiter trente-deux ſucreries qui produiſent ordinairement ſeize cens milliers de ſucre, & à faire croître cent trente milliers de coton. Ce revenu trop modique eſt groſſi par celui que donne un étang ſalé, dans les années qui ne ſont pas exceſſivement pluvieuſes. Dès l’aurore, des eſclaves s’embarquent ſur des bateaux plats : ils ramaſſent pendant la journée le ſel qui eſt ſur la ſuperficie de l’eau & regagnent vers la nuit le rivage, pour y reprendre le lendemain une occupation qui ne peut être continuée que durant, les mois de juin, de juillet & d’août. Les iſles voiſines achètent quelques foibles parties de cette production, dont la valeur totale peut s’élever à cent mille écus : mais elle eſt principalement livrée aux provinces de l’Amérique Septentrionale, qui enlèvent auſſi le auſſi & le ſucre de la colonie, tandis que le coton eſt livré aux navigateurs de la Grande-Bretagne. Il ne reſte rien ou preſque rien pour les négocians ſi actifs de la république ; & il faut en dire la raiſon.