Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/428

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

plus grand nombre. L’état de foibleſſe où cette calamité avoit réduit Berbiche enhardit en 1763 les eſclaves à ſe révolter. À la première nouvelle du ſoulèvement, vingt ſoldats & quelques colons, échappés à la contagion, ſe réfugient dans quatre navires qui étoient dans la rivière & bientôt après dans une redoute, bâtie près de l’Océan. Les ſecours qu’on leur envoie de tous côtés, les mettent enfin en état de retourner dans leurs plantations, & même de réduire les nègres : mais ils ne règnent plus que ſur les décombres ou ſur des cadavres.

La ſociété ruinée, comme les habitans, eſt réduite à demander huit pour cent à ſes actionnaires, ce qui lui donne 330 000 liv. & à en emprunter 1 100 000 liv. de la province de Hollande à un intérêt de deux & demi pour cent. Ces ſommes ne lui ſuffiſant pas encore pour remplir ſes obligations, elle obtient, en 1774, de la république que les impôts perçus juſqu’à cette époque ſeront doublés dans la ſuite. Les nouvelles taxes jettent dans le déſeſpoir le colon déjà trop découragé par la perte totale de ſes cacaoyers & par la baiſſe énorme de ſon