Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/444

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ſupériorité décidée en Afrique, en Aſie, en Amérique.

Si les autres nations avoient adopté la politique Angloiſe, la Hollande touchoit au terme de ſa ruine. Heureuſement pour elle, les rois ne connurent pas, ou ne voulurent pas aſſez la proſpérité de leurs peuples. Cependant, à meſure que les lumières ont pénétré dans les eſprits, chaque gouvernement a tenté d’entreprendre le commerce qui lui étoit propre. Tous les pas qu’on a faits dans cette carrière ont reſſerré l’eſſor de la Hollande. La marche actuelle fait préſumer que chaque peuple aura tôt ou tard une navigation relative à la nature de ſon territoire, à l’étendue de ſon induſtrie. À cette époque, où tout ſemble entraîner le deſtin des nations, le Hollandois, qui a dû ſa fortune autant à l’indolence & à l’ignorance de ſes voiſins, qu’à ſon économie, à ſon expérience, ſe trouvera réduit à ſa pauvreté naturelle.

Il n’appartient pas ſans doute à la prévoyance humaine d’empêcher cette révolution : mais il ne falloit pas la précipiter, comme l’a fait la république, en cherchant à jouer un rôle principal, dans les troubles qui ont ſi ſouvent