Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/447

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rarement quelque choſe au-delà des frais de l’armement. L’impoſſibilité où eſt la Hollande de faire un uſage plus utile de ſes nombreux capitaux, a ſeule ſauvé les reſtes de cette ſource primitive de la proſpérité publique.

L’énormité des droits, qui a détruit les manufactures de la république, & réduit à ſi peu de choſe le bénéfice de ſes pêcheries, a beaucoup reſſerré ſa navigation. Les Hollandois tirent toujours de la première main les matériaux de leur conſtruction. Ils parcourent rarement les mers ſur leur leſt. Ils vivent avec une extrême ſobriété. La légèreté de la manœuvre de leurs navires leur permet d’avoir des équipages peu nombreux ; & ces équipages toujours excellens, ſe forment à bon marché par l’abondance des matelots qui couvrent un pays où tout eſt mer ou rivage.

Malgré tant d’avantages ſoutenus du bas prix de l’argent, ils ſe ſont vus forcés de partager le fret de l’Europe avec le Suédois, avec le Danois, ſur-tout avec les Hambourgeois, chez qui tous les leviers de la marine ne ſont pas grevés des mêmes charges.

Les commiſſions ont diminué dans les Provinces-Unies, en même tems que le fret qui