Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/448

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les amène. Lorſque la Hollande fut devenue un grand entrepôt, les marchandiſes y furent envoyées de toutes parts, comme au marché où la vente étoit la plus prompte, la plus sûre, la plus avantageuſe. Les négocians étrangers les y faiſoient paſſer ſouvent pour leur compte, d’autant plus volontiers qu’ils y trouvoient un crédit peu cher, juſqu’à la concurrence des deux tiers, des trois quarts de la valeur de leurs effets. Cette pratique aſſuroit aux Hollandois le double avantage de faire valoir leurs fonds ſans riſque & d’obtenir une commiſſion. Les bénéfices du commerce étoient alors ſi conſidérables, qu’ils pouvoient ſoutenir ces frais. Les gains ſont tellement bornés, depuis que la lumière a multiplié les concurrens, que le vendeur doit tout faire paſſer au conſommateur, ſans l’intervention d’aucun agent intermédiaire. Que ſi, dans quelques occaſions, il convient d’y recourir, on préférera, toutes choſes d’ailleurs égales, les ports où les marchandiſes ne paient aucun droit d’entrée & de ſortie.

La république a vu ſortir auſſi de ſes mains le commerce d’aſſurance, qu’elle avoit fait autrefois, pour ainſi dire, excluſivement.