Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/103

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

depuis confirmé ce grand témoignage. Par quelle fatalité cet établiſſement a-t-il donc fait ſi peu de progrès, malgré tous les encouragemens qu’il a reçus ?

XVII. Obſtacles qui ſe ſont opposés aux progrès de Sainte-Lucie.

C’eſt que, dès l’origine, on donna précipitamment des propriétés à des vagabonds qui n’avoient, ni l’habitude du travail, ni aucun moyen d’exploitation : c’eſt qu’on accorda un ſol immenſe à des ſpéculateurs avides qui n’étoient en état de mettre en valeur que quelques arpens : c’eſt que les terres intérieures furent diſtribuées, avant que les bords euſſent été défrichés : c’eſt que les fourmis qui déſoloient ſi cruellement la Martinique, ont porté le même ravage dans les ſucreries naiſſantes de Sainte-Lucie : c’eſt que le café y a éprouvé la même diminution que par-tout ailleurs : c’eſt enfin que l’adminiſtration n’y a été ni aſſez régulière, ni aſſez ſuivie, ni aſſez éclairée. Quels remèdes employer contre tant d’erreurs, contre tant de calamités ?

Il faudra établir un gouvernement plus ferme, une police plus exacte. Il faudra dépouiller de leur territoire, ceux qui n’auront pas au moins rempli en partie l’enga-