Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/104

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gement qu’ils avoient contracté de le rendre utile. Il faudra, par des réunions ſagement réglées, rapprocher, le plus qu’on pourra, des plantations séparées par des diſtances qui leur ôtent la volonté & la facilité de s’entr’aider. Il faudra contraindre légalement tous les débiteurs à reſpecter des créances dont ils ſe ſont habituellement joués. Il faudra aſſurer pour une longue ſuite d’années & par des actes authentiques aux navigateurs de toutes les nations la liberté de leurs liaiſons avec cette iſle. On devroit aller plus loin.

Les François de la métropole ne veulent pas & ceux des iſles ne peuvent pas mettre en valeur Sainte-Lucie. Beaucoup d’étrangers, au contraire, ont offert d’y porter leur induſtrie & leurs capitaux, ſi on vouloit ſupprimer le barbare droit d’aubaine : droit qui s’oppoſe au commerce réciproque des nations ; qui repouſſe le vivant & dépouille le mort ; qui déſhérite l’enfant de l’étranger ; qui condamne celui-ci à laiſſer ſon opulence dans ſa patrie, & qui lui interdit ailleurs toute acquiſition, ſoit mobiliaire, ſoit foncière : droit qu’un peuple, qui aura les premières notions de bonne politique, abolira