Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/105

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chez lui, & dont il ſe gardera bien de ſolliciter l’extinction dans les autres contrées. Il faut eſpérer que la cour de Verſailles ne s’opiniâtrera pas plus long-tems à rejeter le ſeul moyen de tirer une colonie intéreſſante de l’état de langueur où des fléaux qu’il n’étoit pas poſſible de détourner & les vices d’une mauvaiſe adminiſtration l’ont plongée.

XVIII. Moyens que la cour de Verſailles ſe propoſe pour mettre Sainte-Lucie à l’abri de l’invaſion.

Lorſqu’on aura pris les meſures convenables pour rendre Sainte-Lucie floriſſante, le miniſtère de France pourra ſe livrer au ſyſtême qu’il paroît avoir adopté de défendre ſes colonies par des fortereſſes. Pour garder cette iſle, il ſuffira de garantir de toute inſulte le port du Carenage.

Ce port, le meilleur des Antilles, réunit pluſieurs avantages. On y trouve par-tout beaucoup d’eau ; la qualité de ſon fonds eſt excellente ; la nature y a formé trois carénages parfaits, l’un pour les plus grands bâtimens, les deux autres pour des frégates. Trente vaiſſeaux de ligne y ſeroient à l’abri des ouragans les plus terribles. Les vers ne l’infeſtent pas encore. Les vents ſont toujours bons pour en ſortir ; & l’eſcadre la