Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/107

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fenſe maritime ; c’eſt-à-dire, une poſition qui empêche les vaiſſeaux d’y entrer ſous voile. Il faut alonger pluſieurs touées, pour y pénétrer. On ne peut louvoyer entre ſes deux pointes. Le fond augmentant tout d’un coup, & paſſant près de terre de vingt-cinq à cent braſſes, ne permettroit pas aux attaquans de s’y emboſſer. Il ne peut y entrer qu’un navire à la fois ; & il ſeroit battu en même tems de l’avant & des deux bords par des feux maſqués. Si l’ennemi vouloit inſulter le port, il ſeroit réduit à faire ſa deſcente à l’ance du Choc ; plage d’une lieue qui n’eſt séparée du Carénage, que par la pointe de la Vigie qui forme cette ance. Maître de la Vigie, il couleroit bas ou forceroit d’amener tous les vaiſſeaux qui ſe trouveroient dans la rade ; & ce ſeroit ſans perte, de ſon côté, parce que cette péninſule, quoique dominée par une citadelle bâtie de l’autre côté du port, couvriroit l’aſſaillant par ſon revers. Celui-ci n’auroit beſoin que de mortiers : il ne tireroit pas un coup de canon ; il ne haſarderoit pas la vie d’un homme.

S’il ſuffiſoit de fermer à l’ennemi l’entrée du port, il ſeroit inutile de fortifier la Vigie.