Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/108

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Sans cette précaution, on l’empêcheroit bien d’y pénétrer : mais il faut protéger les vaiſſeaux de la nation. Il faut qu’une petite eſcadre y puiſſe braver les forces ennemies, les réduire à la bloquer, profiter de leur abſence ou d’une faute, ce qui ne ſe peut faire ſans fortifier le ſommet de la péninſule. On ne doit pas ſe diſſimuler, qu’en multipliant ainſi les points de défenſe, on augmentera le beſoin d’hommes : mais s’il y a des vaiſſeaux dans le port, leurs matelots & leurs canonniers ſeront chargés de la défenſe de la Vigie, & ils s’y porteront avec d’autant plus de vigueur, que le ſalut de l’eſcadre en dépendra. Si le port eſt ſans bâtimens, la Vigie ſera abandonnée ou peu défendue ; & voici pourquoi.

De l’autre côté de la rade, eſt une hauteur nommée le Morne fortuné. Le plateau de cette hauteur offre une de ces poſitions heureuſes, qu’on trouve rarement, pour y conſtruire une citadelle dont l’attaque n’exigera guère moins d’appareil que les meilleures places de l’Europe. Cette fortification actuellement projetée, & qui ſera ſans doute un jour exécutée, aura l’avantage de défendre l’ance du