Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/140

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

fournir aux habitans ce genre de fécondité reproductive des beſtiaux ſi néceſſaires à la culture & à la ſubſiſtance. L’iſle a d’autres quartiers d’une nature ingrate : des terreins eſcarpés, que les torrens & les pluies ont dégradés ; des terreins marécageux, qu’il eſt difficile & peut-être impoſſible de deſſécher ; des terreins pierreux, qui ſe refuſent à tous les travaux. Cependant les obſervateurs qui connoiſſent le mieux la colonie s’accordent tous à dire que ſes cultures ſont ſuſceptibles d’augmentation, & que l’augmentation pourroit être de près d’un tiers. On arriveroit même, ſans nouveaux défrichemens, à cette amélioration, par une culture meilleure & plus ſuivie. Mais pour atteindre ce but, il faudroit un plus grand nombre d’eſclaves. C’eſt beaucoup que les habitans aient pu juſqu’à nos jours maintenir leurs ateliers dans l’état où ils les avoient reçus de leurs pères. Nous ne croyons pas qu’il ſoit en leur pouvoir de les augmenter.

À la Martinique, les propriétaires des terres peuvent être divisés en quatre claſſes. La première poſſède cent grandes ſucreries, exploitées par douze mille noirs. La ſeconde,