Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/155

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gouvernement civil & militaire des Antilles à la Martinique. Dès-lors, le miniſtère de la métropole s’en occupa plus sérieuſement que des autres colonies, qui n’étoient pas autant ſous ſa direction ; & n’entendant parler que de cette iſle, y verſa le plus d’encouragemens.

Cette préférence fit que la Guadeloupe n’avoit, en 1700, pour toute population que trois mille huit cens vingt-cinq blancs ; trois cens vingt-cinq ſauvages, nègres, ou mulâtres libres ; ſix mille ſept cens vingt-cinq eſclaves, dont un grand nombre étoient Caraïbes. Ses cultures ſe réduiſoient à ſoixante petites ſucreries ; ſoixante-ſix indigoteries ; un peu de cacao, & beaucoup de coton. Elle poſſédoit ſeize cens vingt bêtes à poil, & trois mille ſix cens quatre-vingt-dix-neuf bêtes à corne. C’étoit le fruit de ſoixante ans de travaux.

La colonie ne fit des progrès remarquables, qu’après la pacification d’Utrech. On y comptoit neuf mille ſix cens quarante-trois blancs, quarante-un mille cent quarante eſclaves, & les beſtiaux, les vivres proportionnés à cette population, lorſqu’au mois d’avril 1759, elle fut conquiſe par les armes de la Grande-Bretagne.