Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/173

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l’en punir, à moins qu’on ne lui opposât une armée. Le fort Louis, qui défend cette partie de l’établiſſement, n’eſt qu’un misérable fort à étoile, incapable d’une réſiſtance un peu opiniâtre. Tout ce que l’on pourroit ſe promettre, ce ſeroit d’empêcher que la dévaſtation ne s’étendît plus loin. La nature du pays offre pluſieurs portions plus heureuſes les unes que les autres, pour arrêter sûrement un aſſaillant, quelle que ſoit ſa valeur, quelles que ſoient ſes forces. Il ſeroit donc obligé de ſe rembarquer, pour aller attaquer la Guadeloupe proprement dite.

Sa deſcente ne pourroit s’opérer qu’à la baie des Trois-Rivières & à celle du Baillif ; ou plutôt ces deux endroits ſeroient plus avantageux au ſuccès de ſon entrepriſe, parce qu’ils l’approcheroient plus près que tous les autres du fort Saint-Charles de la Baſſe-terre, & qu’ils lui préſenteroient moins d’obſtacles à ſurmonter.

Qu’il préfère de ces deux plages celle qu’il lui plaira, il ne trouvera en arrivant à terre, qu’un terrein couvert de bois, coupé de rivières, de chemins creux, de gorges, d’eſcarpemens, qu’il faudra paſſer ſous le feu