Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/174

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des partis François. Lorſque, par la ſupériorité de ſes forces, il aura vaincu ces difficultés, il ſera arrêté par la hauteur du grand Camp. C’eſt un plateau que la nature a entouré de la rivière du Gallion, & de ravines effroyables. L’art y a ajouté des parapets, des barbettes, des flancs, des embrâſures, pour donner à l’artillerie qu’on y a placée la meilleure direction qu’il étoit poſſible. Ce retranchement, quoique redoutable, doit être pourtant forcé. On ne préſume pas qu’un général intelligent pût jamais ſe déterminer à laiſſer derrière lui un poſte de cette nature. Ses convois ſeroient trop exposés, & il ne pourroit que difficilement ſe procurer tout ce qui eſt néceſſaire pour ſes opérations du ſiège du fort Saint-Charles.

Si ceux qui furent chargés les premiers de mettre en sûreté la Guadeloupe, euſſent été gens de guerre, ou même ſimplement ingénieurs, ils n’auroient pas manqué de prendre la poſition qui ſe trouve entre la rivière de la grande Anſe & celle du Gallion, pour leur point à fortifier. Leur place auroit eu du côté de la mer un front qui auroit renfermé un baſſin capable de contenir une quarantaine