Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/175

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de navires, qui eût inquiété les vaiſſeaux ennemis au large, & qui eût été lui-même hors d’inſulte. Ses fronts, du côté des rivières de la Grande-Anſe & du Gallion euſſent été inacceſſibles, étant aſſis ſur le ſommet de deux eſcarpemens fort roides. Le quatrième front auroit été le ſeul attaquable, & il étoit aisé de le renforcer autant qu’on auroit voulu.

En ſe déterminant à la poſition actuelle du fort Saint-Charles, les ouvrages qu’on y conſtruiſit auroient dû au moins ſe flanquer, ſe défiler réciproquement de la mer & des hauteurs. Mais on s’éloigna ſi fort des bons principes, que les feux des fortifications furent tout-à-fait mal dirigés, que l’intérieur des ouvrages étoit vu à découvert de toutes parts, qu’on pouvoit battre les revêtemens par le pied.

Tel étoit le fort Saint-Charles, lorſqu’en 1764 on voulut s’occuper du ſin de le mettre en état de défenſe. Peut-être eût-il convenu de le raſer, & de placer les nouvelles fortifications ſur la poſition qu’on a indiquée. On ſe borna à revêtir d’ouvrages extérieurs le mauvais fort élevé par des mains mal habiles ;