Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/178

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la partie du nord, remplie de riches plantations, depuis l’océan juſqu’à la cime des collines, qui offre une perſpective digne de quelque attention. Ce payſage eſt unique dans l’iſle, ſans être comparable à ceux de l’Europe où la nature & l’art ſont bien plus féconds en beautés touchantes.

Les chaleurs ſont toujours vives dans la plaine. Quoique la température des vallons dépende, en partie, de leur ouverture à l’eſt ou à l’oueſt, on peut dire en général que l’air, humide & frais avant & après le coucher du ſoleil, y eſt embrâsé dans la journée. La différence du climat n’eſt véritablement ſenſible que ſur les montagnes. Le thermomètre y eſt à dix-ſept degrés à l’ombre, lorſqu’à la même expoſition, il eſt à vingt-cinq dans la plaine.

XXXIV. Des vagabonds François ſe réfugient à S. Domingue.

L’Eſpagne occupoit, ſans fruit comme ſans partage, cette grande poſſeſſion, lorſque des Anglois & des François qui avoient été chaſſés de Saint-Chriſtophe, s’y réfugièrent en 1630. Quoique la côte ſeptentrionale où ils s’étoient d’abord établis, fût comme abandonnée, ils ſentirent que, pouvant y être inquiétés par leur ennemi commun, ils