Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/235

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Après le môle Saint-Nicolas, le premier établiſſement qu’on trouve à la côte du nord, c’eſt le port de Paix. Il dut ſa fondation au voiſinage de la Tortue, dont les habitans s’y réfugioient à meſure qu’ils abandonnoient cette iſle. L’ancienneté de ſes défrichemens a rendu ce canton un des moins mal-ſains de Saint-Domingue, & il eſt parvenu depuis long-tems au point de richeſſe & de population où il pouvoit arriver. Mais l’un & l’autre ſont peu de choſe, quoique l’induſtrie ait été juſqu’à percer des montagnes pour conduire les eaux & arroſer les terres. La difficulté qu’on trouve de tous les côtés d’aborder au port de Paix, la sépare en quelque ſorte du reſte de la colonie.

Le petit Saint-Louis, le Borgne, le port Margot, Limbé, Lacul, ſont auſſi ſans communication entre eux. Ces quartiers ſont séparés par des rivières qui inondent & ravagent leurs meilleures terres. Auſſi ſont-elles généralement trop froides, pour que les cannes y puiſſent proſpérer. On devroit contenir les eaux de ces torrens dans des lits larges & profonds. Après ces travaux, il ſeroit facile d’établir des ponts qui rapprocheroient