Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/239

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rope qui la termine ; la nouvelle place de Clugny, où l’on a établi le marché ; les fontaines qui décorent l’un & l’autre de ces monumens ; le gouvernement, les caſernes, la ſalle de la comédie : aucun de ces édifices publics ne fixeroit l’attention d’un voyageur curieux qui auroit quelques bons principes d’architecture, & peut-être détourneroit-il ſes regards de la plupart. Mais ſi la nature l’avoit fait ſenſible, ſon cœur ſe dilateroit au ſeul nom des maiſons de la Providence.

La plupart des aventuriers qui arrivent dans la colonie, n’ont ni reſſources, ni talens. Avant qu’ils aient acquis aſſez d’induſtrie pour ſubſiſter, ils ſont exposés à des maladies trop ſouvent mortelles. Un citoyen humain & généreux fonda au Cap, pour ces malheureux ſans fortune, deux hoſpices où les hommes & les femmes devoient trouver séparément les ſecours que leur ſituation pouvoit exiger. Cette belle inſtitution, unique dans le Nouveau-Monde, & qui ne pouvoit jamais être aſſez protégée par l’autorité, aſſez enrichie par les dons des citoyens, a vu peu-à-peu réduits à rien ſes revenus, par l’infidélité de ceux qui les régiſ-