Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/238

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circonférence, l’intérêt qui eſt le premier fondateur des colonies, avoir fait choiſir pour l’emplacement du Cap le pied d’un morne fort élevé, parce que c’étoit le terrein le plus à portée du mouillage ordinaire. Il convenoit d’y ſubſtituer une poſition plus ſaine, plus commode & plus ſpacieuſe. On n’y ſongea pas. C’eſt dans un gouffre qui n’eſt jamais rafraîchi par la douce haleine des vents de terre, & où la réverbération des montagnes double les ardeurs du ſoleil ; c’eſt-là qu’on rétablit une ville qui n’auroit jamais dû y être bâtie. Cependant la richeſſe des campagnes voiſines n’a ceſſé d’agrandir cet établiſſement. Vingt-neuf rues tirées au cordeau, coupent aujourd’hui le Cap en deux cens vingt-cinq iſlets de maiſons riantes, qui montent au nombre de neuf cens. Mais les rues étroites & ſans pente, quoique le terrein ſoit en dos d’âne, ſont toujours bourbeuſes, parce que n’étant pavées qu’au milieu, les ruiſſeaux des côtés, qui n’ont pas une chute égale, forment des cloaques, au lieu de ſervir à l’écoulement des eaux.

L’ancienne place de Notre-Dame, & le temple bâti avec des pierres apportées d’Eu-