Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/250

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naires des aubergiſtes & des aventuriers ; s’agitant pour trouver un poſte qui les nourriſſe, & acceptant le premier qui ſe préſente. Chacun ſe hâte de s’enrichir, pour s’éloigner d’un séjour où l’on vit ſans diſtinctions, ſans honneurs, ſans plaiſirs, & ſans autre aiguillon que celui de l’intérêt. Perſonne ne s’arrête là avec le deſſein d’y vivre & d’y mourir. Les regards ſont attachés ſur l’Europe ; & la principale jouiſſance qu’y procure l’accroiſſement des richeſſes conſiſte dans l’eſpoir plus ou moins éloigné de les rapporter parmi les ſiens dans notre hémiſphère.

XLV. Liaiſons de S. Domingue avec les nations étrangères.

Indépendamment des immenſes productions que la colonie envoie à ſa métropole & qui peuvent au moins augmenter d’un tiers, elle en livre quelques foibles portions à ſon indolent voiſin. C’eſt avec du ſucre, du tafia, & ſur-tout avec les boiſſons & les manufactures de l’Europe, qu’elle paie ce que la partie Eſpagnole de Saint-Domingue lui fournit de porc & de bœuf fumés, de bois, de cuirs, de chevaux & de bêtes à corne pour ſes ateliers ou ſes boucheries ; qu’elle s’approprie tout l’argent envoyé des mines du Mexique dans cet ancien établiſſement.