Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/251

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La cour de Madrid a cherché à diminuer la vivacité de cette liaiſon, en proſcrivant les marchandiſes étrangères dans ſa poſſeſſion, & en chargeant de droits exceſſifs les beſtiaux qui en ſortiroient. Ce règlement vicieux n’a eu d’autre effet que de mettre de la gêne dans ces échanges qui, pour l’intérêt des deux peuples, auroient dû continuer avec liberté. C’eſt ſur-tout dans cette partie du Nouveau-Monde que le beſoin l’emporte ſur l’antipathie de caractère, & que l’uniformité du climat étouffe ce germe de diviſion.

Les Hollandois de Curaçao envahiſſent une grande partie du commerce de la colonie Françoiſe, durant les guerres où ils ne ſont pas engagés : mais ils y enlèvent auſſi quelques denrées durant la paix. C’eſt avec des productions des Indes Orientales, c’eſt avec des lettres-de-change, qu’ils entretiennent ces foibles liaiſons.

Celles des Jamaïcains avec Saint-Domingue ſont beaucoup plus conſidérables. Les douze ou treize mille eſclaves que portent annuellement à la colonie les navigateurs François, ne l’empêchent pas d’en recevoir quatre ou cinq mille des Anglois. Les derniers