Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/261

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faites depuis les ſujets d’une des couronnes, ſont des entrepriſes de particulier à particulier. Pour avoir été tolérées, elles n’ont pas été légitimées. Aucune convention directe ou indirecte ne leur a imprimé le ſceau de l’approbation publique.

Or, des faits inconteſtables prouvent qu’au commencement du ſiècle, & même pluſieurs années auparavant, les poſſeſſions Françoiſes, aujourd’hui bornées au Nord par une des branches de la rivière du Maſſacre, s’étendoient juſqu’à celle de Reboue ; qu’au Sud ces limites, actuellement arrêtées à l’Anſe-à-Pitre, ſe prolongeoient juſqu’à la rivière de Neybe. Cette ſurprenante révolution s’opéra par une ſuite naturelle du ſyſtême économique des deux peuples voiſins. L’un devenu de plus en plus agricole, ſe rapprocha des ports où ſes denrées devoient trouver un débit sûr & avantageux. L’autre, reſté toujours paſteur, occupa les plages abandonnées, pour élever de plus nombreux troupeaux. Par la nature des choſes, les pâturages ſe ſont étendus ; & les champs ſe ſont rétrécis, du moins rapprochés.

Une négociation, convenablement dirigée,